Ce n’est un secret pour personne : les équipementiers automobiles sont fortement touchés par la pénurie de semi-conducteurs. Mathieu Lebrun s’interroge : est-ce que la situation tend à s’améliorer ? Ou au moins à se stabiliser ?
Il y a un mois, je vous parlais du secteur automobile qui me semblait à risque.
Ma prudence par rapport aux pénuries de puces électroniques qui touchent brutalement le secteur, était justifiée. Et elle l’est encore, surtout que, depuis une semaine, l’actualité tend à confirmer mes craintes.
Jeudi dernier, Faurecia abaissait ses objectifs annuels, aussi bien sur le front de l’activité que sur celui de la rentabilité. Son chiffre d’affaires 2021 est désormais attendu autour de 15,5 Mds€, soit un milliard de moins que la guidance antérieure et la marge opérationnelle devrait désormais avoisiner les 6/6,2%, contre 7% attendus auparavant.
Idem pour Plastic Omnium vendredi soir. Après la clôture, l’entreprise revoyait elle aussi ses objectifs à la baisse. La pénurie de semi-conducteurs l’a ainsi conduite à ne tabler que sur des ventes « en croissance » cette année. Et dire qu’il n’y a pas si longtemps, nous guettions un « fort rebond » pour le titre. Le même impact négatif est aussi à attendre sur les marges : la marge opérationnelle est désormais attendue entre 4 et 5% du chiffre d’affaires. Contre 6% visés auparavant, au minimum !
Même Akwel, un autre acteur plus petit, table au mieux sur une légère progression de son activité sur l’ensemble de l’exercice en cours.
Une pénurie qui n’affecte pas la Bourse
Au niveau boursier cependant, les réactions ont été relativement faibles.
Si l’ex-MGI Coutier ainsi que Plastic Omnium ont tous les deux reculé après leurs publications (respectivement de 2% vendredi et de 3% lundi), Faurecia avait à l’inverse bondi en fin de semaine dernière suite à ces annonces.
Par effet « boule de neige », Valeo s’est même arraché à la hausse dans de gros volumes en retour contre la borne haute de son canal descendant journalier (cf. cercle noir ci-dessous).
Si des rachats de short expliquent une partie de ce mouvement, je commence toutefois à trouver ces réactions relativement favorables.
En effet, une action qui ne baisse pas plus que cela (voire même qui monte dans le cas de Faurecia) en réaction à un soi-disant « mauvais » newsflow (cf. les warnings donc) est le signe que le marché l’avait déjà anticipé et pricé antérieurement.
Et qu’il voit donc au-delà désormais. Peut-être que la fin de cette traversée du désert n’est plus très loin…