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Wall Street se réveille à 48h des 4 sorcières

By 16 septembre 2021No Comments

La sphère finance était calme en ce début de semaine, même trop calme. Et puis voilà que Wall Street a rebondi afin de démarrer la séance des 4 sorcières au plus haut. Philippe Béchade a mené l’enquête.

 

Les indices US ont rebondi mercredi (+0,85%) et ont creusé le grand écart par rapport à leurs homologues européens (-1% en moyenne).

A 48 heures des quatre sorcières, le scénario devenait vraiment « trop bizarre » : Wall Street venait d’aligner six séances de repli sur sept. La Bourse de New York se montrait encore bien hésitante à l’entame des échanges ce mercredi.

L’accélération à la baisse des places européennes de 15h30 à 17h35 laissait craindre que la lourdeur ne finisse par l’emporter après un timide rebond, à l’image des séances de lundi et mardi. Et surtout que les vendeurs poursuivent leurs allégements bénéficiaires à 2% des plus hauts historiques. A l’image de deux Présidents de la FED, Eric Rosengren et Robert Kaplan, qui viennent de se voir signifier que multiplier les aller-retours gagnants à coup de millions de dollars sur des marchés boursiers que l’on contrôle – sans parler d’un statut de grand initié – pouvait soulever des questions « éthiques ».

Mais rassurez-vous, les délits d’initiés, la manipulation d’un marché, c’est sanctionnable pour les gagne-petits. Toutefois, lorsque qu’il est question de millions ou de milliards de dollars, c’est « business de haute volée ».

Des avocats très bien payés sont là pour démontrer que tant que les procédés (complexifiés à dessein) relèvent de la « zone grise » réglementaire et flirtent avec les interdits, rien n’est formellement illégal.

C’est moralement discutable, mais juridiquement, non condamnable.

Couper court à l’ambiguité !

Et il est parfaitement licite de vendre au plus haut historique au prétexte de vouloir couper court à « toute ambiguïté », surtout si ce sont les autorités boursières qui vous le recommandent.

Ah, ce n’est vraiment pas de chance de devoir lâcher une machine à sous, que l’on programme soi-même, qui délivre un jackpot chaque mois depuis novembre dernier. A l’exception du mois de janvier…

A propos de « cash machine », les gérants américains sont venus se refaire des liquidités sur les places européennes qui ont fini au plus bas quand les indices US finissaient au plus haut du jour, dans le sillage du secteur de l’énergie, avec des valeurs pétrolières qui ont fait la différence.

Elles se sont également bien comportées en Europe. Je pense à Total Energies, ENI, Technip (FMC et Energies). Mais cela n’a pas pesé lourd face au repli des valeurs du luxe qui alignaient une troisième séance de correction consécutive et quatre de baisse sur une série de cinq.

Le titre Kering cumule un repli de -10% en cinq séances, soit deux fois plus que LVMH et trois fois plus qu’Hermès : c’est la moins chère des trois, et c’est pourtant celle qui chute le plus lourdement.

Kering et surtout LVMH pèsent lourd dans le CAC40 qui enfonce la base du canal de consolidation latéral 6 600/6 760 points au sein duquel il oscillait depuis 15 séances. Nous nous méfions beaucoup de signaux de rupture, surtout lorsqu’ils ne sont pas corroborés par des signaux concordants sur des indices plus larges comme l’EuroStoxx50.

Son évolution doit être surveillées de près sous 4 170 points (plancher des 29 août et 10 septembre). Mais l’épisode correctif est loin d’engendrer une inflexion décisive de la tendance à la baisse.

Une excellente affaire pour les vendeurs

Une alerte serait en revanche confirmé sur cassure du support horizontal des 4 125 points (plancher du 19 août) et qui coïncidera d’ici le 22 septembre avec le support oblique moyen terme qui gravite actuellement vers 4 090 points.

Nous sommes prêts à parier que l’incursion du CAC40 sous 6 600 points et de l’Euro-Stoxx50 sous 6 170 n’est survenue que pour mieux piéger les opérateurs ayant placé des « stops » à ce niveau et les contraindre à se racheter, juste avant l’échéance des « 4 sorcières ». Le tout afin d’achever la semaine et le terme boursier de septembre « sans gain ni perte ».

Excellente affaire pour les vendeurs de calls et de puts qui vont encaisser 100% des primes perçues.

Mais passé le 17 septembre, une nouvelle donne commence, et pour l’EuroStoxx50, le premier objectif à la baisse serait le comblement du gap des 4 029 du 21 juillet avant de tester la solidité du support des 3 925 points des 4 et 19 mai puis du 19 juillet : celui-là sera décisif pour le quatrième trimestre qui débute vendredi à midi avec le basculement sur l’échéance « octobre ».

Cela signifierait que le secteur du luxe entame une seconde vague de baisse aussi sévère que la première.

Philippe Bechade

Rédacteur en chef de « La Bourse au Quotidien » et de la lettre « Béchade confidentiel », Philippe Béchade rédige depuis 2002 des chroniques macroéconomiques et boursières. Il est également l’auteur d’un essai, "Fake News", qui fait office de manuel de réinformation sur les marchés financiers. Arbitragiste de formation, analyste technique, il fut en France dès 1986 l’un des tout premiers traders et formateur sur les marchés à terme. Intervenant régulier sur BFM Business depuis 1995, rédacteur et analyste contrarien, il s'efforce de promouvoir une analyse humaniste, impertinente et prospective de l’actualité économique et géopolitique.

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