Alors que les Etats-Unis et la FED martèlent encore que la crise du Covid-19 ne causera qu’une simple inflation transitoire, la Chine se prépare. Comment ? Pourquoi ? Décryptage avec Philippe Béchade.
La crise du Covid-19 n’en finit pas de rebattre les cartes, que ce soit en matière de liens commerciaux, d’évolution des matières premières ou de libertés fondamentales (la non-discrimination sanitaire à l’embauche, la circulation des personnes, etc.).
Les Etats-Unis sont en congé ce lundi : c’est Memorial Day, une journée de souvenir et d’unité… Alors même que le pays est désormais profondément divisé entre élus partisans du vaccin et qui affichent une confiance totale dans la science, et ceux qui sont farouchement contre. Parmi ces derniers, on peut compter les gouverneurs du Texas et de la Floride qui sont à la pointe de la lutte contre ce qu’ils considèrent comme un projet discriminatoire et attentatoire aux plus fondamentales des libertés individuelles censées être garanties par la Constitution américaine.
Lorsque la pandémie a éclaté, certains se sont déclarés être en guerre contre le Covid-19. Et si cela a pu faire sourire à l’époque, la sensation en est aujourd’hui tout autre. En effet, 15 mois plus tard, Schengen est mort sans que cela fasse débat au parlement européen et la liberté de circulation des personnes sur la planète – et à l’intérieur même de certains pays – a été plus entravée que par n’importe quelle guerre mondiale.
Le prix des matières bondit comme jamais depuis la guerre du Vietnam et les liens commerciaux connaissent des bouleversements considérables depuis que Donald Trump a restauré « l’unilatéralisme » des intérêts américains.
Le modèle est tout trouvé : c’est celui qu’applique la Chine depuis deux décennies.
La Chine s’affirme de plus en plus…
Même si Joe Biden avait l’intention de faire machine arrière et tentait de se réconcilier avec la Chine ou la Russie, ce serait peine perdue : Pékin a décidé de contester la suprématie mondiale américaine dans tous les domaines.
Suprématie aérospatiale : la Chine a posé des drones sur la Lune et, depuis une semaine, sur Mars.
Suprématie technologique : le pays a pris une grosse avance par rapport à l’Occident aussi bien dans le domaine de l’informatique quantique que dans le séquençage génomique.
Suprématie militaire : l’Empire du milieu affirme sa souveraineté en Mer de Chine et continue ses atteintes incessantes à la souveraineté maritime et aérienne de Taïwan.
Enfin et surtout, la Chine vise une suprématie monétaire avec un Yuan numérique concurrençant le Dollar… Au fil des semaines, le Yuan s’impose de plus en plus comme une « devise forte », ce qui constitue un avantage dans un contexte de hausse des matières premières importées (à 6,3650 yuan pour un dollar ce 31 mai, le « Renminbi » a gagné +12% par rapport au billet vert au cours des 12 derniers mois, soit +1% par mois).
Les plus hautes autorités monétaires chinoises – comme Guo Shuqing, président de la Commission chinoise de réglementation des banques et des assurances – multiplient les déclarations alarmistes sur la prolifération monétaire orchestrée par la FED, les politiques de soutien non-orthodoxes, les déficits américains abyssaux et tous ces hauts personnages évoquent le risque de l’éclatement de bulles qui auraient de graves effets déstabilisants sur l’économie mondiale.
C’est une autre façon d’avertir les Etats-Unis que les bons du Trésor US leur brûlent les doigts. Pendant ce temps, Janet Yellen et la FED jouent avec le feu en incitant les marchés financiers à gonfler la valeur de tous les actifs financiarisés : Pékin n’a aucun doute que le but poursuivi soit de détruire la bulle du crédit par l’inflation… qui détruirait à son tour toutes les autres bulles financières.
J’adore les commentaires de Philippe Béchade !
Le yuan, peut on déjà investir…