A rebours de la tendance, Total traverse une phase boursière assez délicate. Graphique à l’appui, Mathieu Lebrun nous livre ici son ressenti et son analyse sur le géant pétrolier.
L’action TOTAL (FR0000120271-FP) a une fois encore été sous pression hier, en raison d’une part de la poursuite du mouvement correctif sur le pétrole – le prix du baril de WTI est repassé sous les 60 $ – et d’autre part de la suspension d’un énorme projet (son montant global est de 20 Mds$) au Mozambique pour cause de « force majeure ». Invoquant une situation sécuritaire dégradée dans le nord de la province du Cabo Delgado, le géant pétrolier, opérateur dudit projet via sa filiale exclusive Total E&P Mozambique Area 1 Limitada, a pris la décision de retirer l’ensemble du personnel concerné.
Si le titre a au bout du compte bouclé la séance marginalement dans le vert, il cède tout de même un peu plus de 7% sur un mois, à rebours de la tendance observée sur la place parisienne. Faut-il voir dans ce repli une fenêtre de tir pour se placer à l’achat ? La question peut en tout cas se poser alors que Total publiera ce jeudi ses comptes du premier trimestre.
Si vous êtes dans une optique à moyen/long terme (c’est-à-dire un horizon d’investissement de plusieurs mois voire plusieurs années), ma réponse est oui. Commencer à acheter la valeur quitte à compléter son exposition a posteriori en cas de poursuite de la correction durant le printemps me semble effectivement une bonne stratégie.
Deux zones de prix à surveiller
Pour autant, à court terme, étant donné le niveau du CAC40 en cette fin avril et la faiblesse relative de Total ces dernières semaines, la sous-performance actuelle n’est pas forcément une bonne nouvelle. En effet, si l’action ne parvient déjà pas (ou plus) à suivre l’indice quand il progresse, on peut raisonnablement penser qu’il demeurera sous pression en cas de nouvelle réplique baissière consécutive à la rechute de mardi dernier.
Au niveau graphique, la phase actuelle de sous-performance à court terme est illustrée par le petit canal descendant visible en grisé ci-dessous.
Concrètement, depuis la fin mars et le détachement du premier coupon trimestriel de 0,66 € (pour rappel, le groupe paie ses dividendes chaque fin de trimestre et un nouveau détachement du même montant étant donc prévu fin juin), la pression baissière subsiste et deux régions de prix seront à surveiller attentivement d’ici l’été.
Représentée par les pointillés noirs, une première zone va désormais se situer autour des 33/34 €. Ensuite, en l’absence de réaction favorable, une extension de la phase descendante en direction des 30 €, c’est-à-dire à proximité de la borne basse du canal haussier de long terme (visible en noir), sera à considérer (cf. le cercle de couleur).
Dans cette hypothèse,, se positionner en deux voire trois temps en vue d’une entrée progressive (et par là même lisser son prix de revient unitaire) peut aussi se révéler une bonne alternative. Plus exactement, commencer à acheter un tiers aux niveaux actuels, renforcer sur un deuxième tiers autour des 33,50 € le cas échéant et se laisser l’opportunité d’un dernier tiers en cas d’atteinte des 30 € me paraît une approche pertinente sur ce dossier.
A vous de voir…