Pas à la noce ces temps-ci sur le plan boursier, le secteur des jeux vidéo pâtit d’une rotation sectorielle à son désavantage. Pour autant, une petite capitalisation de la cote parisienne pourrait bien rebondir prochainement, estime Mathieu Lebrun.
C’est un fait : le secteur des jeux vidéo est boudé par les investisseurs de la place parisienne ces dernières semaines. A l’exception notable d’une prise de participation de 25% du géant chinois de la tech Tencent dans le studio DontNod fin janvier, force est de constater que ce segment ne fait plus guère parler de lui.
D’ordinaire chèrement valorisé, il fait en réalité l’objet d’arbitrages défavorables au profit de valeurs « value » beaucoup plus abordables, à l’image de ce qui se produit actuellement de l’autre côté de l’Atlantique sur le Nasdaq.
Les actionnaires d’Ubisoft (FR0000054470-UBI) en savent quelque chose : en effet, depuis l’ouverture d’un important gap baissier début février, rien n’arrête l’érosion du titre de l’éditeur de jeux vidéo (cf. le cercle noir sur mon premier graphique ci-après), pris en étau entre une révision des perspectives annuelles et, plus largement, la défiance des opérateurs à l’endroit des valeurs « growth ».
Les cryptomonnaies en soutien ?
Ce n’est pas non plus la panacée pour Atari (FR0010478248-ATA) dont l’action, malgré une hausse de près de 7% hier et de plus de 4% dans les premiers échanges ce mardi, déplore encore un recul de l’ordre de 10% sur un mois. D’une façon générale, l’ancienne star déchue des consoles de première génération (c’était à la fin du XXème siècle), certes structurellement déficitaire, ne parvient pas à s’affranchir durablement de son statut de penny stock que traduit les quelques dizaines de centimes de son cours de Bourse.
Il y a un peu plus de trois ans, à l’époque du précédent emballement des cryptomonnaies, le groupe avait annoncé l’arrivée de son token, ce qui avait alors permis au titre de flamber en direction des 1 € (voir l’encadré rouge sur mon deuxième graphique).
Depuis, le soufflé est retombé, mais il me semble qu’il est de nouveau permis d’y croire. D’abord parce que l’engouement autour des monnaies virtuelles ne se dément pas, à l’image d’un bitcoin qui se maintient bien au-dessus des 50 000 $, ensuite parce que le cours du token susmentionné a atteint hier de nouveaux plus hauts en franchissant son cours d’introduction (cf. le rectangle noir ci-dessous).
Sans doute ne faut-il pas chercher plus loin les raisons du très bon comportement de l’action Atari depuis le début de la semaine…