Bien qu’à la peine depuis de longues années, l’action Bic a peut-être mangé son pain noir.
Depuis le 9 novembre dernier et l’annonce tonitruante d’un premier vaccin contre le Covid-19 de Pfizer (associé à la biotech allemande BioNTech), une importante rotation sectorielle s’est opérée sur le segment value. D’une manière générale, ces valeurs décotées sont les grandes gagnantes de la phase haussière observée sur les marchés actions depuis deux mois. A l’inverse, et à l’image des valeurs dites « growth » (« de croissance ») dans leur ensemble, les géants américains de la tech font du surplace, voire cèdent du terrain – c’est notamment le cas de Facebook, par ailleurs sous le coup d’enquêtes antitrust qui pourraient déboucher sur les cessions de Whatsapp et d’Instagram.
De son côté, le Russell2000, qui comme son nom le suggère regroupe 2 000 small et midcaps américaines, va de record en record, dopé par la perspective de l’accession à la Maison-Blanche de Joe Biden et par la prise de contrôle du Sénat par le camp démocrate. Considérant que Wall Street demeure la « boussole » des autres indices mondiaux, les petites et moyennes capitalisations de la cote parisienne sont elles aussi bien orientées, même si le contexte sanitaire peu engageant sur le Vieux Continent tend à contenir leur hausse.
C’est dans ce contexte que je me suis penché sur le cas de Bic (FR0000120966-BB), dont l’action est, pour faire simple, à la peine depuis cinq ans. Au-delà des 150 € durant l’été 2015, le spécialiste des briquets, rasoirs et autres stylos jetables n’a, depuis, eu de cesse de refluer, jusqu’à retomber sous les 40 € fin octobre 2020. S’agit-il d’un creux de moyen terme ? Je suis enclin à le penser.
Un PER inférieur à la moyenne historique
Outre le contexte de marché porteur que je viens d’évoquer, c’est surtout l’annonce d’un nouveau plan stratégique baptisé « Horizon » début novembre qui pourrait selon moi constituer le catalyseur intrinsèque d’une revalorisation plus marquée. Entre une croissance annuelle des ventes attendue autour de 5% dans le cadre dudit plan, et plus encore un retour aux actionnaires (pay-out) compris entre 40 et 50% du bénéfice par action, en sus des rachats de titres envisagés par la direction, nous avons désormais un matelas de sécurité intéressant sur les cours actuels.
En outre, la valeur se paie à peine plus de onze fois les bénéfices attendus cette année, alors que la moyenne historique se situe plutôt autour de 15 et que le PER a même flirté avec les 20 lorsque l’action a atteint son plus haut historique, il y a cinq ans.
Enfin, du point de vue graphique, les cours sont sortis en gap par le haut du canal descendant en place depuis près de deux ans (visible en grisé ci-dessous) début novembre. Considérant que les volumes sont revenus dans la hausse (cf. les flèches rouges en partie basse de graphique), une extension du rebond vers les 52 € voire les 59 € me semble désormais possible dans les semaines à venir.
Affaire à suivre…