Au moment où j’écris ces lignes, elle cote autour de 43 € après avoir ouvert tout près des 44 €. Ce faisant, le zénith des 40,8 € du 25 novembre dernier (« fixing d’ouverture ») est pulvérisé.
Saint-Gobain n’est pourtant pas de ces obscures startup qui ne publient que des chiffres annuels succincts et ne sont suivies que de très loin par une poignée d’analystes : il s’agit d’un poids lourd de la cote française couvert par des centaines d’experts. N’auraient-ils rien vu ? Rien anticipé ?
Certes, l’écrasante majorité des « papiers » qu’ils ont publiés depuis la mi-mars 2020 sont élogieux et les recommandations sont toutes à l’achat ou à conserver, mais le force est de constater qu’ils sont tous surpris par des résultats supérieurs aux attentes au second semestre.
En route pour un record ?
Un constat pour le moins étonnant eu égard au boum de la construction aux États-Unis (qui a provoqué une envolée des prix de certains matériaux isolants) et à la batterie de mesures prises en Europe en faveur de l’optimisation de la performance énergétique des logements, mais c’est un fait : les analystes sont passés à côté d’une accélération de la croissance du résultat d’exploitation de 20% (au-delà de 2Mds€) et de 11% du résultat opérationnel 2020.
Quant à Gilles Leclerc et à moi, nous n’avons cessé dans nos lives avec les abonnés à la lettre Béchade Confidentiel de recommander Saint-Gobain et de placer la valeur en tête des titres les plus prometteurs du CAC40 pour 2021, à renforcer sur repli, notamment après l’étrange trou d’air du 18 décembre dernier vers 37 €.
Avec le franchissement des 41 €, Saint-Gobain s’est maintenant ouvert le chemin des 46 € atteints à la mi-mai 2018, même si, à 44 €, le « coup » semble déjà joué à court terme.
Mais qu’est-ce qui empêche le titre de viser le retracement de son record historique des 52 €, surtout avec une activité et une marge supérieure à celle de l’époque où il l’a inscrit, mi-mai 2018 (encore) et en octobre 2017 ? Rien, du moins sur le papier…