La SEC vient de faire un virage à 180° : au lieu de combattre la finance décentralisée, elle l’adoube. Pour les investisseurs crypto, c’est plus qu’un signal, c’est un coup d’envoi. Une rupture historique, qui change la donne pour Bitcoin, Ethereum et tout l’écosystème. Voici comment en profiter.
Dans les années 1990, le gouvernement américain a classé le chiffrement (ou le cryptage) dans la catégorie des armes.
Réellement.
Si vous écriviez un code de chiffrement puissant (de type PGP ou RSA), vous étiez légalement considéré comme un marchand d’armes.
Les gens imprimaient le code sur des tee-shirts qu’ils expédiaient à l’étranger pour tester en temps réel le Premier Amendement.
Ce fut la Première guerre de l’Amérique contre la cryptographie.
Cette question se trouvait au cœur du débat : le code était-il une forme d’expression ?
Ceux qui rédigeaient le code de chiffrement disaient que oui, et le gouvernement disait que non.
L’affaire Bernstein contre le Département de la Justice des Etats-Unis (1995-1999) fut une bataille judiciaire emblématique qui a établi que le code relevait de la liberté d’expression et qu’il était protégé par le Premier Amendement. Et elle a marqué un véritable tournant.
Cette victoire a donné naissance à notre monde numérique d’aujourd’hui : le protocole HTTPS, les messageries sécurisées, le commerce en ligne, la confidentialité et, au bout du compte, oui, le Bitcoin.
Et 30 ans plus tard est survenue la Deuxième guerre contre la cryptographie [et/ou les cryptomonnaies].
Ces huit dernières années… un développeur hollandais a été envoyé en prison pour avoir écrit un code protégeant la confidentialité ; presque toutes les plateformes de DeFi ont fait l’objet d’enquêtes ; Coinbase – la plateforme américaine la plus docile – était menacée une semaine sur deux.
L’idée même du self-custody (assurer soi-même la garde de ses propres actifs) était attaquée.
Ce fut l’ère de Gary Gensler, lequel ne croyait pas à la clarté mais à l’ambiguïté. Non parce qu’il est stupide mais parce que l’ambiguïté est un outil : si personne ne connaît les règles, tout le monde est coupable.
Mais cette semaine, la cryptographie a connu son nouvel « instant Bernstein ».
« La DeFi, il n’y a pas plus américain »
Je dois d’abord l’avouer, je n’attendais pas grand-chose de la table ronde intitulée « DeFi and the American Spirit » (la DeFi et l’esprit américain) organisée lundi par la SEC.
Et pourtant…
Ce fut, si j’ose dire, le débat sur la cryptographie le plus important ayant jamais eu lieu aux Etats-Unis.
Le président de la SEC, Paul Atkins, l’a dit clairement : « La DeFi, il n’y a pas plus américain ».
Il a dit que le self-custody était « OK ».
Il a dit que le code relevait de la liberté d’expression.
Il a dit que nos libertés constitutionnelles ne disparaissaient pas quand on allait sur Internet.
Il a dit que la DeFi ne méritait pas seulement un espace pour se développer mais d’être protégée.
Il a souligné que les protocoles de DeFi avaient travaillé, au cours des plus forts mouvements de baisse des cryptomonnaies, alors que les plateformes centralisées telles que FTX s’étaient effondrées.
Il a même lancé l’idée d’une « exemption au titre de l’innovation », une voie accélérée pour les projets de blockchain qui respectent des règles de base mais ne veulent pas périr sous le poids de la bureaucratie.
Pour la première fois, la SEC a admis publiquement :
- que le minage de Bitcoin n’est pas assimilé à [une opération sur] un titre financier (on le supposait déjà mais c’est désormais confirmé) ;
- que le staking n’est pas non plus assimilé à [une opération sur] un titre financier, y compris le « staking-as-a-service » (staking à la demande).
Cela ôte un poids considérable, pour le Bitcoin, l’Ethereum, le Solana et pratiquement toutes les grandes blockchains.
Toutes ces considérations peuvent paraître peu exaltantes, mais il n’en est rien.
Les cryptomonnaies sont enfin bien parties pour obtenir ce qu’elles réclamaient tout le long : de la clarté.
De la clarté concernant le staking.
De la clarté concernant les jetons.
La protection du self-custody.
Et des lois concrètes et écrites pour que les créateurs cessent de vivre dans la peur et ne se mettent pas à expédier du code.
Dénicher les pépites cachées
Ce n’est pas haussier. C’est nucléaire !
Le président de la SEC vient juste de placer la DeFi dans la lumière, et il a déclaré que c’était l’un des piliers de l’avenir financier de l’Amérique.
C’est comme si le président de la Réserve fédérale déclarait que le Bitcoin est « l’or numérique » et qu’il misait tout dessus.
Soudain, toutes les banques et les fintechs cotées en Bourse ont une mission : comprendre la DeFi.
Mais comment dénicher de véritables pépites cachées ? Voici l’une des stratégies que James Altucher et moi utilisons en ce moment.
Premièrement, n’écoutez pas tout le bruit ambiant.
Suivez les frais facturés : les véritables acteurs ne sont pas ceux qui sont à la mode sur Twitter, mais ceux qui gérèrent de l’argent en arrière-plan. Ils sont modestes, passent souvent inaperçus, mais engrangent des millions de revenus, grâce à leurs protocoles, sur les systèmes de transaction, de prêt, de staking et de stablecoins.
Et la meilleure, c’est qu’une bonne partie de ces revenus repart directement vers les détenteurs de jetons. Un vrai rendement. Pas d’inflation.
Pour découvrir les véritables acteurs qui passent sous les radars… recherchez des signes d’utilisation accrue, d’utilisateurs fidèles et de nouvelles niches bizarres – comme le rendement tokénisé ou les marchés des changes conçus pour la DeFi – que les géants n’ont pas encore accaparés.
Si vous vous positionnez sur ces cartes avant qu’elles ne soient connues de tous, vous n’aurez pas seulement une mais plusieurs longueurs d’avance, quand tous les autres essaieront encore de comprendre ce qu’il se passe.
Comme d’habitude, James et moi suivons cette affaire. Et nous aurons de nouvelles opportunités à offrir à nos lecteurs de Cryptos Incubator.
Alors restez à l’écoute.
Si ne serait-ce qu’une de ces opportunités était accessible aux lecteurs des Investissements d’Altucher, ce ne serait pas désagréable non plus. 😉
Chris CAMPBEL: » LE » JETON à ne pas manquer c’est « TOI ». Merci pour tous tes analyses et conseils, une véritable mine.