On vous a vendu l’IA comme une révolution futuriste – quasi magique – prête à remplacer l’humanité ? Laissez ce fantasme à ceux qui manquent de discernement. En Bourse, investir dans les vraies opportunités de l’IA, c’est chercher le concret ; les pelles et les pioches qui refaçonneront le monde de demain. Vous voulez être du bon côté de l’IA (et du portefeuille) ? Lisez la suite.
Quel est le gros problème, avec l’IA ? Les gens pensent encore qu’elle est magique.
Mais l’IA n’est pas magique. C’est une force brute. Or, une force brute a tendance à ressembler à de la magie… jusqu’à ce qu’elle fonce dans le mur…
Pour l’investisseur particulier, cela crée une opportunité.
Parce que, pendant que la plupart des gens sont terrifiés par l’IA, ou font l’autruche, quelque chose de tout à fait inattendu est en train de se produire.
Je m’explique.
Le fantasme de l’IAG (Intelligence Artificielle Générale)
Depuis des décennies, l’IA super intelligente est toujours sur le point d’arriver.
D’abord, il y a eu l’IA symbolique dans les années 1950 : les gens pensaient que ce genre d’intelligence pouvait se réduire à la logique et aux règles.
Ensuite, il y a eu les systèmes experts dans les années 1970 : on a tenté d’enseigner à l’IA tout ce que les humains savent d’expérience. C’est aussi pratique qu’apprendre par cœur Wikipédia avant de passer un examen.
Et à présent, dans les années 2020, nous avons l’apprentissage automatique. Au lieu de tenter de « programmer » l’intelligence, on lui fait ingérer de force un volume extraordinaire de données.
MAIS…
Il y a cette hypothèse selon laquelle l’IA va continuer à passer au niveau supérieur jusqu’à ce qu’elle atteigne un niveau d’intelligence digne d’un humain.
Et ensuite – BOUM – on aura Skynet [N.D.L.R. : Dans le film Terminator, l’intelligence artificielle créée à l’origine pour automatiser la riposte nucléaire américaine].
Mais l’IA n’est pas « intelligente » dans le sens que nous entendons : elle prédit très bien les récurrences (« patterns »), mais ne « remplacera » jamais personne.
Je le répète, l’IA n’est pas magique.
L’IA ne peut pas vous remplacer
Nous ne craignons pas l’IA parce qu’elle supprimera des emplois épanouissants… mais parce que, jusqu’à présent, la survie a été une question de prédictibilité, de structure et de rôle économique clair.
Nous sommes incapables de concevoir une économie qui ne nous traite pas comme des unités économiques mécaniques et interchangeables.
On ne nous a pas appris à nous appuyer sur notre propre ingéniosité exceptionnelle et sur nos propres super pouvoirs.
Voilà pourquoi une société fonctionnant par l’IA est effrayante.
MAIS…
L’IA ne détruit pas la valeur des individus : elle nous forcera à la redécouvrir au-delà de la seule course à l’expansion.
Depuis toujours, en gros, l’économie nous a conditionnés à concevoir le travail comme un moyen de survivre, et non comme une expression de l’ingéniosité humaine.
Mais c’est sur le point de changer.
IA : investir sur les vraies opportunités
Si vous pensez que l’IA est sur le point d’atteindre la « singularité » [N.D.L.R. : hypothèse selon laquelle l’invention de l’intelligence artificielle déclencherait un emballement de la croissance technologique qui induirait des changements imprévisibles dans la société humaine], vous êtes probablement en train d’investir là où il ne le faut pas.
Les véritables opportunités ne se situent pas dans l’IA « consciente », mais dans de meilleurs outils permettant d’affronter le monde.
Imaginez :
- les couches d’authentification (car, dans 5 ans, rien ne sera vrai à moins d’avoir été vérifié de façon cryptographique) ;
- les filtres d’IA et les agents personnels (car vous ne pourrez plus vous fier à rien sur Internet) ;
- les systèmes multi-agent (car l’IA du monde réel n’est pas qu’un grand modèle mais un réseau de plus petits modèles travaillant ensemble).
Les gens qui gagneront de l’argent grâce à l’IA ne sont pas ceux qui promettent une IAG pour demain, mais ceux qui bâtissent silencieusement les infrastructures qui permettront de gérer un monde où l’IA travaillera discrètement, en arrière-plan.
Alors, la prochaine fois que quelqu’un vous dira que l’IA est sur le point de « se réveiller », envoyez-lui cet article… Et ensuite, investissez dans quelque chose qui a vraiment du sens.
Chris Campbell
