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IA, banque, santé : 3 secteurs à surveiller en 2025

By 6 janvier 2025No Comments

Tech, métaux précieux, santé : ces trois marchés ont connu des hausses historiques en Bourse en 2024. Etienne Henri a sélectionné pour vous trois secteurs qui pourraient rapporter gros en 2025…

 

Les décorations de Noël rangées et les agapes digérées, le temps est venu de nous pencher sur ce que la nouvelle année réserve à nos investissements.

Les sujets stars de 2024 devraient encore faire parler d’eux cette année. Attendez-vous à voir se multiplier les Unes de la presse économique sur l’Intelligence Artificielle (IA), la rentabilité du secteur bancaire, et les relais de croissance anti-obésité de l’industrie pharmaceutique. Mais pour bien surfer sur ces tendances, il est nécessaire de prendre la mesure des changements qui ont eu lieu ces douze derniers mois.

Car, sur ces trois thèmes, les thèses d’investissement qui ont été fructueuses l’an passé ne fonctionneront pas à l’identique. Il est même souhaitable d’adopter un point de vue contrarien à de nombreux égards.

 

IA : small is beautiful

C’est un discours qui se murmure de plus en plus chez les informaticiens, mais qui n’a pas encore été diffusé dans la sphère financière. La technique qui consistait, depuis deux ans, à faire grossir toujours plus la taille des modèles de langages (LLM) pour obtenir des performances toujours meilleures est arrivée à ses limites.

Il s’agit d’un véritable changement de paradigme, tant le succès de ChatGPT et consorts a été rendu possible par l’augmentation exponentielle de la taille des données compilées lors de leur élaboration. Si 117 millions de paramètres ont suffi pour développer GPT-1, il en a fallu 1,5 milliard pour GPT-2. Le fameux GPT-3 a nécessité 175 milliards de paramètres, et GPT-4 est devenu un monstre de 1 700 milliards de paramètres – plus de quatorze mille fois plus gros que la version originale.

Mais les startups sont formelles : les dernières itérations des modèles géants s’avèrent décevantes. Dans bien des cas, elles ne sont pas meilleures que les versions précédentes plus légères – et dans certains cas, elles sont même moins performantes.

Les équipes à la pointe de l’état de l’art travaillent de plus en plus sur des IA légères, capables de réaliser moins de tâches, mais mieux. Et, lorsqu’il faut ajouter un vernis de compétences généralistes, un agent superviseur est placé au-dessus des IA légères pour rediriger les demandes au cas par cas.

Ce changement n’est pas que technique : il aura un impact colossal sur la chaîne de valeur de l’IA. L’an dernier, les géants du net ont atteint la consécration avec leurs modèles lourds à des années-lumière de ceux des startups.

Il fallait être un GAFAM ou Alibaba pour pouvoir investir des milliards de dollars en infrastructures de stockage et en puces Nvidia afin de développer ces IA massives – autant dire que les petites startups n’avaient aucune chance.

Si les IA légères font leurs preuves comme attendu, les entreprises capitalisées à hauteur de quelques millions d’euros auront enfin leur mot à dire. Une fois le besoin en capitaux réduit, il deviendra rentable de développer des IA même destinées à des marchés de niche.

Nous devrions alors assister à une explosion du nombre de services utilisant l’IA, loin du joug des géants du Net. Jeunes entreprises innovantes et utilisateurs seront les grands gagnants. Même les GAFAM pourront cesser d’investir des milliards dans des infrastructures devenues inutiles et améliorer leur rentabilité. Un cataclysme potentiel pour Nvidia, mais un bol d’air inouï pour le reste du secteur.

 

Banques : la concentration s’accélère

La tendance a débuté sur le papier l’été dernier, la voilà qui se concrétise.

Quelques jours avant Noël, BNP Paribas et Axa IM ont scellé leur rapprochement, qui devrait avoir lieu dans les prochaines semaines. Après une période de consultation des instances du personnel, et probablement de tractations en haut lieu, les deux établissements ont signé le protocole de cession.

En mettant la main sur les 850 Mds€ d’actifs sous gestion d’Axa IM, BNP Paribas verra son portefeuille d’encours dépasser les 1 500 Mds€. Et grâce au traitement prudentiel avantageux réservé aux groupes bancaires ayant des filiales d’assurance, le groupe BNP pourra mener cette opération capitalistique XXL avec un impact négligeable sur ses ratios de solvabilité.

Avec ce rachat, le groupe BNP vise une rentabilité des capitaux propres investis de plus de 18 % d’ici trois ans, et se voit déjà tailler des croupières à Amundi, aujourd’hui numéro un européen de la gestion d’actifs. Mais celui-ci ne reste pas statique : mi-novembre, il rachetait la fintech aixigo pour renforcer sa base de clientèle. En décembre, il ouvrait des pourparlers avec Allianz pour mettre la main sur Allianz Global Investors, le gestionnaire d’actifs de l’assureur munichois. De qui finir en beauté une année déjà entamée sous le signe des rachats avec l’acquisition d’Alpha Associates, un gestionnaire d’actifs indépendant proposant des solutions d’investissement multi-gestion en actifs privés.

De son côté, le Crédit Agricole n’est pas en reste. Fin décembre, il annonçait le rachat des 30,5 % de Caceis qu’il ne détenait pas encore, à la banque espagnole Santander. Il a même attaqué frontalement UniCredit, qui tente de mettre la main sur Banco BPM par OPA, en achetant des instruments dérivés qui lui permettent de mettre la main sur 15 % du capital de la banque de Vérone.

Cette année, attendez-vous à voir les opérations – plus ou moins amicales – s’intensifier. Investisseurs et pouvoirs publics sont désormais convaincus de la nécessité de renforcer notre secteur financier pour être capables de rivaliser avec les établissements américains. Mais dans cette inévitable concentration, chacun veut être le dernier survivant et personne ne veut être la proie. Sur ces dossiers, la valse des prix n’est pas près de s’arrêter.

 

Santé en 2025 : retour à la réalité

Les stars incontestables de l’année 2024 dans le secteur de la santé ont été les molécules coupe-faim. Promettant aux personnes en surpoids une manière facile de réguler leur prise alimentaire en jouant sur l’appétit, ces anciennes spécialités utilisées dans la lutte contre le diabète se sont vues autorisées pour cet usage fin 2023.

Présentes au catalogue de Novo Nordisk et d’Eli Lilly, elles ont offert à leur laboratoire respectif une hausse exponentielle qui les a amenés sur des plus-hauts historiques l’été dernier.

Les deux enseignes ont ainsi vu leurs cours de Bourse progresser de respectivement +313 % et +529 % depuis la pandémie.

Mais, comble de l’ironie, les investisseurs ont eu les yeux plus gros que le ventre. La capitalisation boursière du duopole avait augmenté de 700 Mds$ depuis que les premières études ont prouvé l’efficacité de ces molécules dans la perte de poids. Or, selon les analystes, le marché de la lutte contre l’obésité devrait être tout au plus de l’ordre de 120 Mds$ à la fin de la décennie.

Les deux laboratoires se sont retrouvés valorisés largement plus que l’espérance de gain de leurs molécules phares : le signe parfait d’une bulle qui ne demande qu’à se dégonfler.

Pour Novo Nordisk, les résultats décevants de l’étude de phase III du Cagrisema, son nouveau coupe-faim, ont mis le feu aux poudres, et l’action a perdu 21 % fin décembre. Le marché laisse encore le bénéfice du doute à Eli Lilly, mais sa valorisation de 16 fois le chiffre d’affaires laisse la place à une correction tout aussi importante.

En 2025, le moment est venu de se replacer sur les groupes pharmaceutiques diversifiés disposant d’un socle d’activité varié, plutôt que de jouer sur la hausse exponentielle de quelques spécialistes au modèle d’affaires ultra-concentré.

Etienne Henri

Etienne Henri est titulaire d'un diplôme d'Ingénieur des Mines. Il débute sa carrière dans la recherche et développement pour l'industrie pétrolière, puis l'électronique grand public. Aujourd'hui dirigeant d'entreprise dans le secteur high-tech, il analyse de l'intérieur les opportunités d'investissement offertes par les entreprises innovantes et les grandes tendances du marché des nouvelles technologies.

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