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[Devinette] Qu’est-ce qui vaut 20 fois le stock de la Banque de France ?

By 16 décembre 2021janvier 23rd, 20234 Comments

Philippe Béchade est d’humeur joueuse. Saurez-vous deviner quel est l’actif le plus puissant en ce moment ?

 

Si on s’en tient uniquement à la réaction euphorique de Wall Street, Jerome Powell n’aura donc fait que confirmer les attentes des marchés.

Le pari d’une accélération du tapering à -30 Mds$ dès décembre recueillait 100% des suffrages depuis des semaines. Et il se trouve que le scénario des trois hausses de taux en 2022 était également plébiscité à 100%. Notons que la première pourrait être déclenchée peu avant l’entame du second semestre 2022 (mi-juin).

En comparaison, une hausse de taux dès début mai recueillait 90% et seulement 75% pour la mi-mars. Il semblerait qu’un premier tour de vis dans quatre mois n’effraie plus les marchés. En effet, Wall Street semble maintenant considérer que le plus tôt sera le mieux.

Ce serait oublier un peu vite que la FED a complètement laissé dériver les prix depuis près de neuf mois ! Et le franchissement de la limite des 2%, comme aucune banque centrale ne l’a jamais fait dans l’Histoire, uniquement pour complaire à Wall Street ?

Bref, au final, le S&P500 est passé de -0,3% à +1,7% mercredi soir. Mais ce n’est pas le plus spectaculaire ! Du côté du Nasdaq, nous avons pu observer une directissime de -1,2% vers +2,15%, environ 15 055/15 565 points.

Ce rebond permettra peut-être au S&P500 d’inscrire un 68ème record d’ici la séance des 4 Sorcières… On peut même espérer un 69ème record !

Cependant, l’inversion de polarité survenue dès 20h01 ce mercredi a surtout évité à l’or de s’enfoncer sous le support décisif des 1 761/1 762 $ des 3 novembre et 2 décembre, et d’amorcer une nouvelle vague de baisse en direction de 1 725 $, puis du plancher des 1 685 $ de la dernière quinzaine du mois de mars.

L’or a donc dessiné une longue mèche basse jusque vers 1 754 $ avant d’en terminer 25 $ plus haut, à 1 780 $.

Quel est l’actif le plus sûr au monde ?

L’analyse technique permet donc de diagnostiquer une mise en échec assez brutale de la pression vendeuse… mais il sera assez difficile de rajouter du « fondamental » derrière ce rebond in extremis du métal précieux.

En effet, la FED revoit à la baisse ses prévisions de croissance de +5,9% à +5,5% en 2021 (contre +7% en juin), mais les rehausse de +3,8% à +4% en 2022. Elle les réduit de +2,5% à +2,2% en 2023, mais les relève de +2 à +2,2% en 2024. Cela permettra à la banque centrale de retrouver son rythme de croisière antérieur à la crise sanitaire.

Concernant l’inflation, elle relève sa prévision de +4,2% à +5,3% en 2021 (c’est proche du niveau de croissance escompté) et de +2,2% à +2,6% en 2022… ce qui semble encore très optimiste, même en imaginant un plafonnement dès le mois de février 2022.

Autant on peut comprendre le sursaut de l’once d’or avec une inflation à 5,3%, autant on peine à trouver le motif d’un sursaut de 500 points du Nasdaq avec une croissance revue à la baisse cette année. Il faut alors faire preuve d’encore plus d’optimisme pour croire à 4% de croissance en 2022. En effet, si la consommation se dégrade brusquement comme au mois de novembre, où elle est ressortie à seulement +0,3% au lieu de +0,9% attendu, atteindre les fameux 4% sera extrêmement compliqué.

Mais comme vous le supposiez, un narratif « sur mesure » circule déjà dans les salles de marchés : regardez ce qui s’est passé ces 50 dernières années. Chaque fois que la Banque Centrale a relevé ses taux, les marchés s’en sont accommodés, au moins les six premiers mois, car cela apportait la preuve que les voyants de la croissance sont au vert.

Mais jamais les voyants de l’inflation n’ont été aussi rouges depuis 1974. Et jamais l’or n’est apparu aussi « en retard » sur la courbe des prix ! Tant que Wall Street s’obstine en mode « risk on », le métal précieux – actif typiquement « risk off » – reste délaissé. En effet, il y a tellement mieux à faire pour battre l’inflation : acheter Apple qui pourrait atteindre la barre des 3 000 Mds$ de capitalisation dès l’ouverture ce jeudi, soit l’équivalent de 60 000 tonnes d’or, soit 20 fois la valeur du stock d’or de la Banque de France !

Quel sera le meilleur placement contre l’inflation d’ici 2025 ?

L’or qui a fait ses preuves sur 3 000 ans ou une entreprise de 30 ans qui se paye 10 fois son chiffre d’affaires (sur la base du troisième trimestre 2021, le meilleur de l’Histoire) ?

Philippe Bechade

Rédacteur en chef de « La Bourse au Quotidien » et de la lettre « Béchade confidentiel », Philippe Béchade rédige depuis 2002 des chroniques macroéconomiques et boursières. Il est également l’auteur d’un essai, "Fake News", qui fait office de manuel de réinformation sur les marchés financiers. Arbitragiste de formation, analyste technique, il fut en France dès 1986 l’un des tout premiers traders et formateur sur les marchés à terme. Intervenant régulier sur BFM Business depuis 1995, rédacteur et analyste contrarien, il s'efforce de promouvoir une analyse humaniste, impertinente et prospective de l’actualité économique et géopolitique.

4 commentaires

  • Avatar Strick dit :

    Il faut de suite vendre Apple si vous obtenez 60000 tonnes d’or!

  • Avatar pellegrini dit :

    Bonjour, vous avez une perle avec Philippe Bechade ! il est topissime

  • Avatar Garofula dit :

    Le s&p a commencé à flamber à 19h55, 5 minutes avant les annonces de la Fed.
    Le même scénario se répète à chaque annonce : des milliards sont injectés pour éviter toute chute inopinée comme en 2018.
    C’est risible et on voit ce qui se passe ensuite, quand le marché retourne à la réalité.
    Qui va croire que les marchés seront à la hausse si conjointement les taux montent et la liquidité s’évanouit ? Ses deux moteurs éteints, la fusée va d’abord sembler planer puis retournera rapidement à son niveau de départ, au ras des pâquerettes.

  • Avatar Garofula dit :

    Le s&p a commencé à flamber à 19h55, 5 minutes avant les annonces de la Fed.
    Le même scénario se répète à chaque annonce : des milliards sont injectés pour éviter toute chute inopinée comme en 2018.
    C’est risible et on voit ce qui se passe ensuite, quand le marché retourne à la réalité.
    Qui va croire que les marchés seront à la hausse si conjointement les taux montent et la liquidité s’évanouit ? Ses deux moteurs éteints, la fusée va d’abord sembler planer puis retournera rapidement à son niveau de départ, au ras des pâquerettes.

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