Selon la Fed, plus il y a de signaux d’accélération, moins la vitesse de pointe sera élevée
Rédigé le 16 juin 2016 par Philippe Béchade | Actions, Analyses indices, Indices, sociétés et marchés, Toutes les analyses
Les membres de la Fed ont approuvé – à l’unanimité – le maintien du taux directeur dans la fourchette 0,25/0,5%.
Aucune dissidence, c’est assez rare. Tous les faucons sont restés au nid pour laisser se dérouler sereinement le vol en formation serrée des colombes.
Le diagnostic économique présenté hier soir laisse peu de place pour l’anticipation d’un tour de vis fin juillet.
Alors que Janet Yellen affirmait en début de semaine que de nombreux signaux d’accélération des paramètres économiques restent intacts, la Fed n’anticipe aucune embellie. Bien au contraire !
Les prévisions de croissance pour 2016 sont réduites de +2,2% à +2% (le PIB américain a plafonné à +0,8% au 1er trimestre) et celles de 2017 revues de +2,1 à +2%.
L’objectif d’inflation est également abaissé pour 2017 et 2018. Ce qui repousse le retour à 2% au mieux à 2019.
Plus l’horizon de temps s’élargit, moins le pronostic s’avère favorable. Les chiffres de l’emploi en particulier sont jugés « inquiétants ».
La Fed n’a pas manqué de stigmatiser le risque de Brexit, mais elle demeure étrangement silencieuse sur le Japon dont la devise explose à la hausse face au dollar et signe l’échec retentissant des Abenomics.
Une crise monétaire et obligataire au Japon aurait des répercussions économiques autrement plus dommageables sur l’économie américaine qu’un éventuel affaiblissement de la livre ou un changement de mention sur le passeport britannique (suppression de la mention Union européenne).
Pour en revenir à la Fed, la majorité de ses membres se prononcent en faveur du scénario des 2 hausses de taux d’ici la fin de l’année : comme il ne peut s’agir que de septembre puis décembre, il faudrait un déluge de bonnes nouvelles durant l’été puis tout au long de l’automne pour que la normalisation se déroule au rythme prévu.
Et pour l’instant n’y a plus que 49% d’opérateurs pour parier sur une unique hausse le 14 décembre prochain contre 51% pour début février 2017.
Et la Chine vient d’avertir la Fed qu’en cas de hausse du dollar, elle se verra contrainte de laisser filer le yuan. Autrement dit de poursuivre la dévaluation entamée en août dernier.
Mots clé : Abenomics - brexit - Chine - dollar - Guerre des devises - Janet-Yellen - Japon - PIB américain
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