Le QE de la BCE devient potentiellement éternel
Rédigé le 8 décembre 2016 par Philippe Béchade | BCE
Le QE de la BCE devient potentiellement éternel : l’eurozone en mode « soins palliatifs ».
Allez, champagne pour tout le monde ! C’est la BCE qui rince. Le QE est étendu jusqu’à fin 2017 et même au-delà si nécessaire, même si son format est quelque peu réduit, de 80 à 60MdsE par mois (soit +540 Mds€ entre mars et décembre), on revient à la configuration initiale.
Mais la phrase clé, ce n’est pas « poursuite des rachats jusqu’en décembre » mais la locution « au-delà si nécessaire ».
Autrement dit, le « QE » devient potentiellement éternel: les marchés sont placés sous morphine monétaire sans limite de maintien du traitement, l’organisme étant réputé supporter cette mise sous perfusion indéfiniment, voir encaisser des doses plus fortes si besoin était.
La BCE ne nous annonce pas une convalescence de l’Eurozone mais bien son placement en unité de soins palliatifs !
Oui, planche à billet « no limit », jusqu’à ce que « le Conseil des gouverneurs constate un ajustement durable de l’inflation avec sa cible », ce qui induit que pour l’heure, la trajectoire n’est toujours pas conforme au scénario prédit lors du lancement du « QE » il y a déjà 18 mois.
Mais attendez un peu… et si jamais l’inflation se redresse vers 1,5% d’ici mars 2017 (phénomène de contamination provenant des Etats Unis, frappés par une tension des taux liée au dérapage des salaires), si elle tend vers 2% d’ici 6 mois, la BCE, elle fait quoi ? Elle remonte son taux directeur ?
Elle continue d’injecter et d’alimenter l’inflation des bulles d’actifs ?
Autant de questions auxquelles Mario Draghi va devoir répondre : nous vous tiendrons au courant de ses réponses dans l’après-midi.
Mots clé : Mario-Draghi - QE
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